SPECTACLE IMMERSIF

Ecrit et mis en scene par Francesco Monteforte

Scènographie par Sarah Inès Baghni

Costumes : Tom Savonet & Benjamin Lods

Music remix : Arnaud Martin--Rambaud

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« L’AVANT-GARDE ET SON DOUBLE »

Un voyage martyrologique-picaresque en 7 stations

De Saint Dionysos aux Surréalistes

Vendredi 5 juillet 2024

Dans le cadre du Montmartre Festival, le Festival de la Bohème - Parcours du Feu - Pigalle

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Le Sujet et les Circonstances

Deux cents ans après la mort de Théodore Géricault et cent ans après la publication du Premier Manifeste surréaliste, Pigalle évoque.

Un parcours du Feu, un purgatoire éternel où les différentes âmes montmartroises et pigaliennes se retrouvent par renvoi hallucinatoire. Un chemin initiatique par étapes, jusqu'à l'origine du rêve ou légende qui a rendu à la montagne des Martyrs ses personnages et leurs histoires.

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Billetterie

Inclus avec le Pass Festival Full Access

Le billet (15 euros) donne accès à :

• place réservée pour les performances en intérieur

• une boisson

• podcast itinerant à écouter pendant le Chemin de l'Avant-Garde et son Double

Les performances à l'extérieur sont en libre accès et au chapeau

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Déroulement du Chemin

• Place George Enesco - Performance théâtrale - Rituel d'initiation : le Triangle (extérieur)

• Le Condor C - Concert immersif solo piano - Erik Satie selon Guillaume Esvellin (intérieur et extérieur)

  
  

  _____________________Podcast itinerant - Gaston Bachelard et le Feu

• Place Lino Ventura - Performance théâtrale - La croisée des Temps (extérieur)

  
  

  _____________________Podcast itinerant - Avant-gardes spatio-temporelles du Feu

  
  

  _____________________Podcast itinerant - Les rues surrealistes

• Place André Breton - Performance théâtrale - Artaud contre Tous (extérieur)

  
  

• Lieu secret - Performance théâtrale - Apéro Réunion Procès Surréaliste (intérieur)

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Les Personnages 

Géricault / Artiste, Martyr, Militaire

Rodolfo Fortini

Paul Verlaine / Artiste, Martyr, Poète maudit

Hugues Riffaud

Paul Eluard / Poète surrealiste

Antonin Artaud / l’Opposé

Arnaud Martin--Rambaud

André Breton / le Pape du surrealisme

Louise Michel / la Vierge Rouge, militante, révolutionnaire

Elmire Mocko

Simone Breton / Femme d’André Breton, militante, révolutionnaire

Eric Satie / l’Esprit Comique

Guillaume Esvellin

Le Gitan / la Musique Surréaliste

Tom Savonet

Le Serveur surrealiste

Leonora Carrington - Femme artiste Surréaliste  

Sarah Inès Baghni

Sonia Mossé - Femme artiste Surréaliste

Laura Zerbib

Guy de Maupassant / le Guide

Benjamin Lods

Saint Dionysos / le Saint - Martyr

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NOTE D’INTENTION

Aux sources des Mouvements artistiques à Montmartre et Pigalle. 

Dualité des Temps, dualité des Personnages. Vers un Espace scénique retrouvé.  

"« Vois ce portique ! nain ! repris-je : il a deux visages. Deux chemins se réunissent ici : personne encore ne les a suivis jusqu’au bout.

Cette longue rue qui descend, cette rue se prolonge durant une éternité et cette longue rue qui monte — c’est une autre éternité.

Ces chemins se contredisent, ils se butent l’un contre l’autre : — et c’est ici, à ce portique, qu’ils se rencontrent. Le nom du portique se trouve inscrit à un fronton, il s’appelle « instant ».

Mais si quelqu’un suivait l’un de ces chemins — en allant toujours plus loin : crois-tu nain, que ces chemins seraient toujours en contradiction ! » 

« Tout ce qui est droit ment, murmura le nain avec mépris. Toute vérité est courbée, le temps lui-même est un cercle. »”.

(F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, « De la Vision et de ‘l’énigme »)

« The coupling of two realities, reconciliable in apparence, upon a plane which apparently does not suit them” ______________Max Ernst, “What is the Mechanism of Collage?” 1936

Formae Temporis. Les Temps et les Parcours.

Art, sacrifice, imagination.

Mémoire collective, collage historique surréaliste, légende vivante.

Le Temps comme flèche ou le Temps comme roue.

L'Avant-garde est la pointe d'une flèche, comme le temps qui s'écoule en avant, en mouvement accéléré et indomptable.

Et son Double. Un cercle, ou plutôt une flèche qui revient sur elle-même, temps circulaire qui rythme les renvois. Temps de répétition et de variation. Revenons à l'Histoire de ce quartier-univers, d'abord Pigalle puis Montmartre, qui du centre s'est développé selon un axe-flèche vertical. Des Églises de Notre Dame et Notre Dame de Lorette, reliées entre elles par la rue Montmartre et la Rue Faubourg Montmartre, jusqu'à la Cathédrale des Rois ou de Saint Denis, Dionysos, le premier martyr-évêque chrétien de l'histoire de Paris. Une flèche qui passe ensuite par la rue des martyrs, rue montmartroise par excellence, celle qui les mena jusqu'à la montagne, mons martyrium. Jusqu'à cette crypte, toujours présente aujourd'hui, où le Saint venu d'Italie fut décapité. Le plus célèbre des saints "céphalophores", souvent représenté portant sa tête, se serait relevé, aurait ramassé sa tête, et aurait marché jusqu'au lieu de sa sépulture dans l'actuelle cathédrale portant son nom. Légende chrétienne ou récit surréaliste ?

Et comme un carrefour des Temps il est apparu en moi en marchant un autre parcours qui croise le précédent. Un parcours martyrologique-picaresque, fait de "témoins" courageux et excentriques de leur Temps, de leurs batailles, qu'elles soient politiques, religieuses, artistiques ou sociales. En progressant d'Est en Ouest, en partant précisément de cette Rue des Martyrs, terrible et allégorique montée d'un parcours de vie, de mort, de résurrection. Là, au début du 19ème siècle, l'Art entame son chemin d'indépendance et d'autonomisation. D'abord Géricault et son Cénacle, puis la Bohème et les différentes Avant-gardes en passant par la Commune et les différentes sociétés d'artistes. Du mythe de Saint Denis, le consacré à Dionysos, au Dieu Bacchus, figure historique une et trine, libertaire et rustique, véritable collage historique, jusqu’au Surréalisme et son Double, ses ennemis, ses critiques, ses apories. 

Le Théâtre et la rue. Pour une représentation pleinement itinérante, dans le temps et dans l’espace. La rue devient Théâtre et le Théâtre devient Chemin.  

Le chemin du Feu qui est au centre de cette pièce de théâtre itinérante et immersive, veut mettre en lumière et fusionner nouveaux et anciens mondes, nouveaux et anciens martyrs, dans un concert de dualités fécondes et oniriques. Pour diverses causes, des témoins sacrificiels poussés par la même nature agissent en direction contraire tout en se rencontrant. Nous voulons essayer de plier les lignes et les flèches du temps et ramener l'histoire de ce quartier à ses fondations symboliques et à ses hauteurs comiques. 

Les lieux et les histoires connectés comme des clous d'une croix. Au centre une porte. Cette « Porta Carraia/portique » que Nietzsche définissait comme un carrefour des temps, celui linéaire et celui circulaire. D’ici part la galaxie-spirale de cet univers-quartier. Point de rencontre et de recomposition, le mouvement y crée du changement, les dualités y disparaissent. 

La pièce de théâtre immersive itinérante cherche ainsi à reproduire en sept actes ou stations (selon le jargon martyrologique) les étapes d'un chemin initiatique-artistique. Comme dans la légende du martyr, la rue se transforme en théâtre vivant, siège de représentation ultime, espace de catharsis, in fine chemin vers la redécouverte d’un espace scénique commun. À travers des performances et une déambulation parmi les différentes rues de Pigalle, de la Rue Condorcet à la Rue de Douai en passant par la Rue Victor Massé, où une réunion-procès surrealiste sans appel aura lieu. Ce sera le règlement de comptes finale. La toile aura finalement rassemblé tous ses fils ?

Les étapes intermédiaires seront trois lieux de rencontre et trois places, chacun emblématique à sa manière. Sept étapes-actes, comme sept furent les stations du légendaire martyre céphalofere. Les étages se croisent et les courants du passé apparaissent et disparaissent dans cet itinéraire philosophique-topographique, collage d'époques et d'histoires en cherche de définition.

Le Personnage dédoublé comme trait d’union narratif. La figure du Martyr inconnu comme moteur immobile de Montmartre. 

Et au même temps il me semble nécessaire déconstruire l’identité des personnages en conflit pour redonner du sens à leur relation. Le Personnage et son Double. Antonin Artaud et André Breton (« le Yin et le Yang »), Paul Verlaine et Paul Eluard (« Poètes d’Amour »), Louise Michel et Simone Breton (« Ames révoltées »), Guy de Maupassant et Saint Denis (les « Morts sans Tète »), Erik Satie et la Musique Surréaliste (« si près, si lointains »). Pions-personnages d’un échiquier spatio-temporel, ils se cherchent dans leurs idiosyncrasies.

A coté, en parallèle, le Martyr Inconnu, véritable figure clé du retour éternel de ces lieux, accompagnera les différents personnages et le public tout au long de la déambulation. Objet - mémoire. Objet - Témoin.

Saint Dionysos, patron de la maison royale de France, protecteur contre le "mal français" (la syphilis) et les autres maladies sexuellement transmissibles ainsi que des morsures des chiens enragés, apparaît ainsi comme le fondateur d'une lignée d'artistes-martyrs, d'avant-gardistes, d'hommes et de femmes "sans tête", ivres de vie, habitants de la Montagne, source de folie et d'inspiration. Déchireurs de réalité et explorateurs de formes de vie (comme le dirait Agamben). Moines d'une religion d'introspection collective, celle qui a fait et qui fait encore de Montmartre en général et de Pigalle en particulier, un feu toujours allumé qui consume ses martyr-artistes pour les transporter ailleurs. Depuis toujours, pour toujours.

Francesco Monteforte

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